Pourquoi le colostrum est-il comparé à de l’or liquide et quels sont les trésors qu’il recèle ?
La décision d’allaiter ou non appartient à chaque femme (mais c’est encore mieux quand le futur papa approuve et encourage ce choix !). Cette décision s’appuie sur plusieurs critères, l’un d’entre eux étant la qualité biologique du lait humain. Il est légitime de la part d’un parent de s’interroger sur l’alimentation qu’il veut fournir à son enfant, et ça commence dès la naissance !
D’où la question fréquemment posée par la maman: mon lait est-il assez nourrissant ?
L’Association Des Lactariums de France nous explique que:
Pour une mère qui souhaite allaiter ou qui allaite, la principale crainte réside dans la qualité nutritionnelle de son lait. C’est une question particulièrement importante au cours des premiers mois d’allaitement, qui peut être à l’origine d’un sevrage anticipé.
Et c’est sur ce point que je voudrais apporter ici quelques éclaircissements. Je vous propose donc d’en apprendre un peu plus sur la composition du lait maternel et sur ses nombreux bienfaits.
Une des fonctions physiologiques de la femme est de pouvoir nourrir son enfant. Ainsi, le corps est « programmé » génétiquement pour le faire. Et c’est un immense privilège que nous avons là ! Après avoir porté notre enfant pendant 9 mois, en avoir accouché, voilà que notre corps est aussi prêt à l’alimenter !
En réalité, c’est déjà pendant la grossesse que la lactation se met en place : dès le 4ème mois de grossesse, le corps se met à fabriquer du colostrum (également appelé « premier lait »). C’est ce lait que votre bébé va recevoir pendant les 48 à 72h qui suivent sa naissance.
C’est un liquide assez épais, de couleur jaune-orangé du fait de sa forte teneur en Béta-carotène. Il est très riche en protéines et en anticorps agissant ainsi comme un vaccin pour le nouveau-né dont le système immunitaire est encore immature à la naissance. Il a longtemps été considéré, à tort, comme un aliment sans intérêt pour les nouveau-nés. Pourtant, c’est l’aliment de prédilection pour le bébé qui vient de naître, car il est parfaitement adapté à ses besoins spécifiques de ces 2 ou 3 premiers jours de vie.
S’il est vrai que le colostrum est un concentré de protéines et anticorps, il est aussi moins énergétique et moins calorique que le lait mature (que le corps produit après 3 jours environ), mais il « convient parfaitement au nouveau-né, à une période où il dispose de mécanismes d’adaptations métaboliques lui permettant d’avoir de faibles apports caloriques. » (Co-Naître)
A la naissance, le bébé doit s’adapter à la vie extra-utérine. Le colostrum intervient ici de manière très intéressante:
- le sel du colostrum permet de prévenir une trop grande perte de liquide (générant une perte de poids) chez le bébé, notamment en limitant l’émission d’urines.
- le colostrum permet de renforcer l’immunité faible du bébé qui vient de naître.
- les petites quantités (5ml par sein) de colostrum avalé par le bébé sont parfaitement adaptées à la taille de son estomac à un jour, soit 6 ml (à J2, 12 ml).
- de plus, l’estomac ainsi rempli de colostrum se débarrassera plus rapidement de son méconium, qui, s’il n’est pas émis dans les 48 heures après la naissance est réabsorbé par le système digestif, provoquant un ictère.
Il est donc primordial d’en donner le plus tôt possible et autant que possible. Si votre bébé ne tète pas pour une raison ou pour une autre, il est toujours possible d’extraire le colostrum et de le lui donner à la pipette, à la seringue ou encore au doigt.
Ensuite, ce concentré inimitable va progressivement laisser la place au lait mature (dont les bienfaits ne sont pas moindres !) par le processus de la montée de lait.